Chapitre 4 - LE DILEMME CORPS ET ESPRIT:

Ses douleurs ont envahi son corps. Son esprit s'en est imprégné.
Elle ne sort plus, ne voit plus grand monde. Elle vit entre ses souffrances physiques et ses tortures psychiques de pas pouvoir accepter la fatigue qui ralentit son corps et l'empêchent de continuer à s'occuper comme elle le voudrait de sa soeur handicapée.

Tout son esprit est entièrement saturé par le sens du devoir qui pour elle ne se conçoit pas sans oubli de soi, sans sacrifice expiatoire, par la peur de ne plus pouvoir arriver à assumer la tâche qu'elle s'est fixée, par le ressassement de ressentiments passés, par le déferlement incessant d'idées noires malhadroitement entretenues par une oralisation ininterrompue.

Elle ne vit plus que par et pour la « douleur ». Cette douleur est-elle plus physique que psychique ou est-ce l'inverse? Elle l'ignore.

Un psychisme déficient, fait voir voir les choses en noir. Mais s'imposer des fatigues physiques prolongées, résister à des douleurs persistantes sans accepter de se donner du repos, du répis c'est encore aggraver non seulement l'état physique
mais aussi le malaise psychologique.

Si la santé de l'esprit est liée, influencée par l'état de santé physique, l'attitude
« mentale » a aussi des répercutions sur le corps. Quand le psychisme entraîne des prises de décisions qui refusent de tenir compte du ressenti corporel, de la souffrance physique, le corps en paie physiquement les conséquences.
L'erreur est de ne pas accepter la réalité. De ne pas accepter de permettre au corps derécupérer, et à l'esprit de se décrasser d'idées noires et négatives destabilisantes etdestructrices.

Cette situation dramatique peut-elle trouver une solution dans l'usage massif de
médicaments? D'analyses chimiques? De la prise en charge de symptômes isolés?
En partie peut-être.
Mais le plus important sera l'écoute globale que l'on s'acordera ou non, car les
désordres sont à la fois physiques et mentaux.

Comment le corps et l'esprit communiquent-ils?
Comment l'esprit peut-il aider à soigner l'organisme?
Sommes nous dotés d'une possibilité interne « d'aide à l'autoguérison »?
Penser que la maladie est un déséquilibre de l'organisme global et que ce désordre peut concerner le corps, l'esprit ou les deux à la fois peut-il aider?
Penser que l'on est capable d'aider à la guérison, ou qu'on peut apprendre à
vivre avec la maladie est-il positif?